Sutter

Mon parcours

Je débute ma carrière professionnelle en  1974  au service technique du Centre Hospitalier de Mulhouse alors que des technologiques émergentes  génèrent  l’apparition de matériels (en imagerie, au bloc opératoire, en réanimation, au laboratoire…) de plus en plus élaborés en matière de diagnostic et de thérapie.

Ces dispositifs complexes nécessitent de disposer dans les hopitaux français, de personnel compétent pour en assurer la maintenance. En 1978, je participe au Centre hospitalier de Mulhouse à la création d’un des premiers services de maintenance biomédicale. Très rapidement d’autres services s’implantent dans les hopitaux de l’Hexagone. Avec des collègues de ces établissements nous fondons en 1980 à Nantes, l’Association des Agents de Maintenance Biomédicale (AAMB).

Pour maintenir le haut niveau de technicité nécessaire à la maintenance du matériel biomédical et en suivre l’évolution constante, l’association devient organisme de formation. C’est ainsi qu’en 1985, j’organise à Mulhouse les 3e Journées Techniques du Biomédical sur le thème du laser et des techniques de pointe au service de la mère et de l’enfant. Cette initiative novatrice connaît une audience internationale.

Je suis élu à la présidence nationale de l’Association de 1986  à 1990. Au cours de mon mandat je n’ai de cesse, à travers des démarches auprès d’élus et au niveau ministériel, de mener des actions pour permettre à cette profession, qui contribue incontestablement à la qualité des soins, d’obtenir un véritable statut.

Parallèlement à mes activités dans le développement des services de maintenance biomédicale, je m’implique dès le début des années 1980 dans un autre défi. En effet l’adaptation de certains dispositifs médicaux mais aussi les évolutions sociétales permettent, dès cette époque, de mettre en œuvre au domicile des patients, en particulier pour ceux qui souffrent de maladies chroniques, les conditions requises à leur traitement.

En 1990, je décide de rejoindre le milieu associatif de la prestation médico-technique à domicile. Cette activité a connu depuis un développement considérable. Ma démarche est motivée par le fait qu’après m’être consacré à l’assistance aux machines, je souhaite privilégier une assistance aux hommes et m’intéresser à leurs angoisses, leurs souffrances mais aussi leurs espoirs face à la maladie. Cette philosophie, je la mets en œuvre en menant diverses actions humanistes en France et à l’étranger.

Avec ce nouveau regard, je fais très rapidement un constat. Le progrès technologique dans le domaine des dispositifs de traitement n’a que peu d’influence sur la résolution des problèmes humains, sur le mieux être des patients, sur leur difficulté à accepter les traitements que nécessitent leur maladie.

Dans le domaine plus précis de l’Insuffisance respiratoire et du syndrome d’apnées du sommeil, je m’intéresse à travers un parcours universitaire en France et en Suisse à la problématique de la relation de l’Homme avec la machine. La machine au sens de l’appareil qui supplée aux fonctions vitales de l’organisme ou objet technologique qui s’anthropomorphise dans le discours d’un patient dont il assure la survie, lorsqu’on évoque sa présence, son influence, voire son opposition.

Cette approche, je l’ai confronté avec le terrain à travers des associations de malades et notamment la Fédération Française des Associations et Amicales de malades Insuffisants ou handicapés Respiratoires (FFAAIR). Ma collaboration avec son Président de 2000 à 2010 J.C. ROUSSEL, Agnès WISS secrétaire général et de nombreux membres a permis à travers une réflexion sur le malade, la machine et le conjoint, une avancée sur l’acceptation de la maladie et de l’appareillage.

Dans la prestation médico-technique à domicile, il faut être passionné par la relation humaine, avoir la capacité à mettre les gens en confiance. Les écouter, être en empathie avec eux est indispensable.

Au quotidien, je me suis efforcé de poursuivre et de développer toutes actions susceptibles d’améliorer le vécu des Patients appareillés. Aujourd’hui j’ai quitté ce milieu professionnel, mais je reste actif et je continue à mettre mes compétences et mon expérience à la disposition de toutes celles et de tous ceux qui le souhaitent.